Michèle Alliot-Marie a annoncé la
dissolution des Boulogne Boys, association de supporters du Paris
Saint-Germain soupçonnée d'être liée à la banderole injurieuse
"anti-ch'tis" déployée au Stade de France lors de la finale de la Coupe
de la Ligue contre Lens le 29 mars.
Lors d'une conférence de
presse, la ministre de l'Intérieur a annoncé en outre la dissolution
d'un groupe de supporters messins, la Faction, impliqué dans des
incidents à caractère raciste lors du match Lyon-Metz, le 23 février
dernier.
"Je suis décidée à combattre toutes les formes
d'insécurité et de violence dans le sport", a dit la ministre lors
d'une conférence de presse.
La dissolution des deux groupes,
décidée après l'avis favorable d'une commission, sera effective lorsque
le Premier ministre aura signé le décret, et quand il sera publié au
Journal officiel, a précisé Michèle Alliot-Marie.
Concrètement,
les membres des Boulogne boys ne disposeront donc plus de leur local du
Parc des princes et n'auront plus d'accès facilité aux places, mais ils
pourront toujours se rendre au stade à titre individuel.
"Je
suis persuadée pour ma part, que collectivement, en prenant chacun nos
responsabilités, nous parviendrons effectivement à éradiquer ce fléau
qu'est devenu depuis quelques années la violence dans le sport",
a-t-elle dit.
"Participer à une manifestation sportive doit
toujours être un moment de plaisir, de détente et de convivialité",
a-t-elle conclu.
UN MORT EN 2006
Concernant les Boulogne
Boys, ils sont sanctionnés notamment pour le déploiement de la
banderole "pédophiles, chômeurs, consanguins : bienvenue chez les
Ch'tis" lors du match PSG-Lens, qui leur est imputée par l'enquête
judiciaire, malgré les dénégations des responsables de ce club.
Six
supporters du PSG dont certains sont membres ou proches des Boulognes
boys, ont déjà été mis en examen après cet épisode pour "provocation à
la haine ou à la violence lors d'une manifestation sportive". Trois
autres ont été placés en garde à vue jeudi.
Une perquisition
dans le local des Boulogne boys au Parc des princes laisse penser que
la banderole y a été fabriquée, dit le parquet de Bobigny. les Boulogne
boys sont par ailleurs impliqués dans de nombreux incidents, à
caractère souvent raciste, dans ou hors des stades, depuis plusieurs
années.
Le ministère a cité des incidents racistes provoqués par
les Boulogne boys dans un bus qui les transportait à Marseille en
décembre et des affrontements avec des supporters de Nice en novembre
dernier.
Le 23 novembre 2006, pour la première fois, des
incidents avaient fait un mort, le policier Antoine Granomort étant
contraint d'ouvrir le feu et tuer un supporter du PSG et membre des
Boulogne boys, Julien Quemeneur, qui menaçait un supporteur d'une
équipe israélienne, au sein d'un groupe scandant des slogans racistes.
La
dissolution du groupe "la Faction" de Metz avait été demandée par la
Ligue après des incidents du match Lyon-Metz du 23 février. Le club de
Metz avait porté plainte.
Un groupe de supporteurs avait fait
des saluts nazis, et usé d'injures racistes, tout en jetant sur la
pelouse des tee-shirts contre le racisme que les joueurs avaient portés
avant la rencontre et qu'ils étaient venus leur offrir au coup de
sifflet final.